La fin des partis ?
Est-ce un progrès ?
Une
vision d’avenir ?
Rien n’est moins certain.
La démocratie existe par la
richesse de ses débats, par la confrontation,
par l’affirmation d’idées, de valeurs que, jusqu’à
présent, les partis incarnaient, portaient, faisaient vivre.
Certes, les partis n’en étaient
pas les seuls détenteurs, mais faire comme s’ils
ne pouvaient être des contributeurs réels de la
démocratie n’est pas non plus un signe de
bonne santé sociétale.
Pas plus que celui
d’abandonner le sens de l’action politique au profit d’un sauveur providentiel, quel qu’il soit.
Car des sauveurs providentiels, il
y en a eu plusieurs dans cette longue campagne…
Nombre des scénarii imaginés avec plus ou moins d’ardeur ou de craintes pour
ces élections ont fait pschitt…
Juppé président………………..Non
Valls président………………… Non
Fillon président…………………Non
Le Pen présidente…............... Non
Mélenchon au second tour….. Non
Etc.
Les Français
ont donné une autre tournure à cette période électorale en bousculant tous les
codes qui jusque-là structuraient, tant bien que mal,
notre vision de la démocratie et de la politique.
L’avènement des citoyens ?
Depuis quelques années déjà, on voit monter cette aspiration à faire « de la politique
autrement ».
Des démarches alternatives étaient
nées, portées par des collectifs, des
citoyens en dehors partis politiques.
Souvent
restées au niveau local, ces initiatives ont pu
bénéficier ça ou là d’un engouement plus ou moins fort.
Certaines sont même venues infuser
le débat présidentiel, comme cela a été le cas
avec Nuit debout, avec le mouvement pour des primaires à gauche initié par
Thomas Pickett, ou encore d’autres mouvements…
Mais ce qui
s’est produit aux élections présidentielles et législatives résulte-t-il de cette aspiration ?
Est-ce que mélanger société
civile, droite, gauche, comme si les
fondamentaux étaient les mêmes, les combinaisons possibles c’est faire de la
politique autrement ?
Est-ce
que, plus que de renforcer le débat démocratique, cela ne va pas renforcer un fonctionnement très
vertical et autoritaire ?
Les
réponses sont dans les questions…
Et que fait-on des 25,3 %
d’abstention record à l'élection présidentielle et des 42,77 % d’abstention
aux législatives ?
Comment prend-on en compte la
colère et le mécontentement qui ont régné dans ces élections, avec pour
conséquence la désertion des bureaux de vote ?
Continuer à être citoyens… autrement
À Colombes,
Citoyens autrement s’est construit en 2008, avec l’ambition de porter une voie hors parti dans le débat
et dans les décisions politiques, nous nous sommes cependant construits, aux
côtés des formations politiques de gauche, dans le respect et l’écoute.
Nous avons travaillé ensemble et nous avons toujours
considéré que chacun avait sa place.
Nous partagions la même volonté d’agir pour l’avenir de Colombes
de ses habitants, et les mêmes valeurs de gauche.
Citoyens autrement souhaite contribuer à la promotion de tels
espaces, pour que de nouvelles formes
d’expressions collectives puissent exister. En politique, comme dans bien d’autres domaines, il n’y pas
de réponse unique, de chemin tout tracé. La démocratie a besoin de cette
énergie formidable qu’est la participation citoyenne, du regard différent qu’elle
porte sur la société, de ce qu’elle y apporte
La vie politique ne se résume pas aux partis politiques. Un espace existe pour les personnes qui se sentent éloignées des partis mais qui s’intéressent à la chose publique, qui ont envie de s’engager au niveau local. Mais nous ne porterons pas non plus le message que tout se joue en
dehors des partis, et encore moins contre eux.
Citoyens autrement et
Véronique Monge
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