jeudi 18 juin 2015

INTERVENTION VERONIQUE MONGE - CONSEIL MUNICIPAL DU 4 JUIN 2015

DELIBERATION 22  :  GARANTIE COMMUNALE HAUTS DE SEINE HABITAT POUR       L’OPERATION DE 10 LOGEMENTS PLS SITUE BD DE VALMY

Mme Le Maire,

Au moins le rapport est clair. Vous ne faites pas référence à du logement social pour cette opération. Et vous avez raison car ce n’en est pas.

Nous avions travaillé à cette opération qui est présenté ce soir avec l’objectif d’un programme mixte qui intégrait du logement social. Situé dans le centre-ville de Colombes il constituait une opportunité de rééquilibrer l’offre sur la ville en vue notamment de permettre le parcours résidentiel des colombiens.

Ce programme s’inscrivait dans les objectifs du Programme local de l’Habitat de Colombes en réponse aux besoins des habitants de la ville.

Cette affaire ce soir montre bien vos intentions en matière de logement ; Le non-respect du PLH et un coup d’arrêt à la construction de logements sociaux.

Vous nous proposez là un programme en PLS c’est-à-dire en logement intermédiaire relativement couteux et de surcroit à durée de vie limitée. C’est du logement qui se dit social mais pour 17 ans seulement et après cela redevient du logement privé à loyer libre. Le locataire n’a aucune sécurité.

C’est la grande parade de beaucoup de villes de ce département qui ne veulent pas prendre leur part à l’effort de solidarité nécessaire pour prendre en compte les besoins de logements accessibles au plus grand nombre.

Alors que les besoins en logements restent criant Colombes fait l’impasse et développe une offre de logements en décalage complet avec les besoins locaux dans leur diversité.

Bien entendu je voterai contre cette délibération contraire à ma conception des politiques de logement.

Je vous remercie,

Véronique MONGE


mercredi 17 juin 2015

CONSEIL MUNICIPAL DU 4 JUIN 2015

INTERVENTION VERONIQUE MONGE 
DELIBERATION 1  :  RAPPORT ANNUEL RELATIF A LA GESTION DE LA DETTE

Mme Le Maire,


Ce soir, Mme le Maire, nous allons être d’accord au moins sur un point : la ville de colombes dispose d’un encours de dette sain et diversifié.
Pas d’emprunt toxique,
Une répartition équilibrée entre taux fixe et taux variable
Et une diversité de préteur. Je me satisfais à ce titre  du nouveau partenaire intégré en 2014, la banque postale qui déploie une offre de crédits avantageuse au plan financier et qui est un partenaire transparent et responsable. Vous vous inscrivez dans la continuité de ce que nous avons fait. Vous pourriez d’ailleurs, dans un état d’esprit constructif, admettre que nous avons été très attentifs aux emprunts que nous avons contractés sous notre mandature et vous pourriez même vous en satisfaire. Certaines collectivités sont en grande difficulté du fait d’emprunts toxiques. Et je rappelle que vous aviez vous-même, en 2006, contracté un emprunt à risque pour un montant de 10 millions d’euros auprès de Dexia. Nous l’avons géré et nous sommes sortis de cette situation. Il me semble que c’est un point positif à souligner.

Par contre je ne suis pas d’accord avec vous, Mme Le Maire, sur deux points de votre exposé sur la dette ce soir.

Je ne suis pas d’accord sur l’analyse que vous faites de l’encours de dette à fin 2014.

Comme vous l’indiquez l’encours de dette a augmenté sous notre mandature. C’est une évolution assumée. Nous n’avions pas comme objectif politique de laisser la ville à l’abandon mais bien celui d’accompagner son développement, de répondre aux besoins en école, en crèche, en équipement des habitants de Colombes, de rénover les quartiers. Nous avons investi pour l’avenir de Colombes.  Notre ville entre 2008 et 2014 a connu une croissance d’environ 800 habitants par an. L’attractivité de Colombes est forte et pour qu’elle le demeure il est important d’assurer un bon niveau d’équipements et donc des investissements.

Est-ce que cela doit vous conduire, comme vous le faites, à salir l’ancienne équipe municipale en faisant croire à une gestion  irresponsable des finances de la ville ?
NON
Je l’ai déjà dit dans cette assemblée ce qui est important en matière de dette c’est de suivre et de maitriser son évolution au regard d’indicateurs précis. L’indicateur qui mesure la capacité de désendettement de la commune et qui indique qu’au-delà de 12 ans les collectivités entre dans une zone dangereuse au plan financier est un indicateur partagé de tous. Vous l’utilisez et nous l’avons aussi utilisé, bien entendu.

A la fin de notre mandature, fin 2013, la capacité de désendettement de la ville était de 10 ans. Nous étions donc en deçà des seuils d’alerte. L’analyse financière réalisée par le cabinet Klopfer dont nous avons régulièrement parlé dans cette enceinte mettait en perspective ce ratio, car c’est cela qui est intéressant pour une collectivité : qu’elle sache jusqu’à quel niveau elle peut dégrader ce ratio en phase de fort investissement pour le ramener progressivement ensuite vers des niveaux plus acceptables.

C’est ce que nous indiquait cette analyse et prospective financière. Et vous n’avez de cesse que de détourner cette analyse pour tenter de nous faire passer pour des irresponsables.

Je ne partage pas non plus votre conception de la dette et de sa gestion. Vous faites de la baisse de la dette un objectif en soi. Comme si une dette basse était un signe de bonne gestion. Mais ce n’est pas aussi simple que cela Mme le Maire. Une dette basse peut aussi vouloir dire que la ville ne remplit pas correctement ses missions d’entretien, de construction, d’investissement au service des habitants. C’est ce que vous aviez fait d’ailleurs lors de votre premier mandat en 2001. Vous aviez épargné pour rembourser des emprunts plutôt que d’investir pour la ville et nous avions constaté en 2008 un retard important dans les travaux notamment sur la voierie et les bâtiments scolaires.

Vous avez donc en quelques mois en 2014 fait baisser la dette de 13 millions d’euros et ramené la capacité de désendettement de la ville à 7.3 ans. Dont acte. Au passage cela a le mérite de clore le débat sur notre gestion, et de montrer que la situation de la ville n’était pas aussi catastrophique que vous vouliez le laisser penser.

La question qui peut légitimement être posée est celle de comment vous y parvenez ?

En premier lieu il faut préciser que les périodes de changement de majorité municipale constituent une aubaine pour la nouvelle équipe. Il y a un temps de latence qui facilite les économies. Ce sont par ce biais quelques millions d’économies qui ont été réalisé en 2014. Une dizaine pour être précise. Mais ce n’est que temporaire puisque l’on retrouve globalement ces dépenses en 2015.

En second lieu vous avez pris le parti de différer des investissements. C’est le cas par exemple des équipements numériques dans les écoles et centres de loisirs. Nous avions engagé ce chantier en 2014. 1.8 millions d’euros étaient prévus à cet effet. Le projet a été différé par vous en 2015 et vous vous le réappropriez  pleinement si je me réfère au dernier Mag dans lequel vous avez une communication forte à ce sujet. C’est une bonne chose pour la réussite des enfants de Colombes.

La question de la dette est un sujet difficile à appréhender pour les habitants ; c’est un sujet sensible. Vous en faites un acte de communication  démagogique et politicien là où nous gagnerions tous à faire de la pédagogie. C’est dommage.

Je vous remercie,
Véronique MONGE

CONSEIL MUNICIPAL : DELIBERATION 7  : COMPTE ADMINISTRATIF 2014

INTERVENTION VERONIQUE MONGE
CONSEIL MUNICIPAL DU 4 JUIN 2015


Mme Le Maire,

J’ai compté dans les 20 premières lignes de votre rapport il y a 7 fois le mot « dérapage »  pour faire croire une nouvelle fois à l’irresponsabilité de l’ancienne équipe municipale.

Mais personne n’est dupe. Vous êtes une fois de plus dans une présentation à charge. Utiliser l’attaque permanent n’est pas un témoignage de force. Je vais me permettre de faire référence à une personne qui vous est proche, M. Sarkozy, qui a pour expression de dire « L’arme des faibles est la calomnie ».
Vous en abusez une nouvelle fois ce soir en vous mettant dans une posture « je suis le maire qui règle tout et redresse la situation désastreuse dans laquelle nous a conduit la politique de gauche de l’ancienne municipalité ». Je ne vais pas insister personne ne crois plus à cela.

Je vais être très courte sur ce compte administratif.

Il serait tellement plus simple de dire que vous faites d’autres choix de gestion et de mettre en avant les décisions que vous avez prises dès votre arrivée pour y parvenir. Des décisions qui bien sur transparaissent dans ce compte administratif mais ne sont jamais clairement énoncées et assumées.

L’année 2014 n’est pas une année classique. Elle est marquée par un changement politique. Nous avons voté un budget et ce bilan est celui d’une année ou vous avez cherché à défaire au moins en partie ce que nous avions prévu.

Il s’agit notamment de la suppression de la consultation spécialisée du CMS de colombes, de la suppression de mairies de quartier, de l’interruption de la construction de logements sociaux (ex Epinay), de l’appauvrissement des instances de démocratie participative. Et surtout il s’agit des nombreux emplois publics supprimés et des économies que vous avez fait sur le dos du personnel en supprimant une prime dont disposaient 450 agents de la ville.

Je l’ai déjà indiqué c’est un choix qui vous est propre, qui atteste de la conception de colombes que vous avez. Une conception qui je pense ne peut conduire qu’à accentuer des fragilités qui existent déjà dans notre ville au lieu de créer de la cohésion sur ce territoire contrasté entre les quartiers du Petit Colombes, des Fossés Jean notamment et ceux du sud.

Mais tout cela vous ne l’indiquez pas dans votre rapport.

Comme vous n’expliquez pas le non versement par la ville des participations au budget du centre sportif  prévues au budget et au centre municipal de santé. Ce sont ainsi 3.6M€ qui ont été économisés. Je croyais que le sport était une priorité. Que cache cette manipulation peu orthodoxe ?

Vous parlez de la stagnation des recettes fiscales et la baisse  de la CVAE mais vous n’indiquez pas qu’elle résulte de la réforme entreprise par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était président et qui en supprimant la taxe professionnelle a privé les collectivités d’un levier dynamique en matière de recettes.
Et enfin vous ne dites pas grand-chose sur les recettes issues du contrat de développement que nous avons signé avec le conseil général à l’époque. C’est dommage car vous auriez pu le valoriser avec votre fonction de conseillère départementale comme étant un contrat que nous élus de l’ancienne équipe municipale avons très bien négocié.

Mais lorsque l’on est toujours à charge, l’objectivité est difficile.

Je vous remercie,

Véronique MONGE

mardi 16 juin 2015

Il y a des choses que l’on ne peut accepter !

Tribune de Véronique Monge Conseillère municipale

dans le Mag infos de Colombes de juin 2015


La gestion d’une ville est difficile. Les questions de propreté, les encombrants, la sécurité préoccupent beaucoup les habitants, et les élus sont parfois démunis pour apporter des solutions adaptées à ce qui relève le plus souvent d’incivilités.

Par contre rien de plus facile que d’éradiquer la présence de SDF à Colombes. Ni une, ni deux, une benne à ordures, la police municipale et le tour est joué !

Comment est-il possible d’imaginer un maire à l’initiative d’un acte aussi violent ? On peut tous rêver d’une ville, d’une société où les sans abris n’existent pas. Mais doit-on, pour ce faire, les déloger comme cela a été fait sur le parvis de la Paroisse le 28 avril dernier…

3 hommes sans domiciles fixes ont élu refuge depuis quelques temps à l’entrée de la paroisse saint Pierre – saint Paul. Un comité de suivi s’est mis en place en décembre 2014. Il  réunit des associations caritatives de colombes (le secours catholiques, la rampe…), des travailleurs sociaux avec pour objectif de  trouver des solutions durables à ces personnes en grandes difficultés et de les accompagner vers ces solutions. Ce travail partenarial est très important. Mais il se heurte au manque crucial de place d’hébergement dans le département et à des modalités d’accès complexe ou tout au moins peu adaptée à ce « public ».

Alors à quoi cela sert il de déloger ces hommes avec violence en leur retirant leur peu d’affaire, leur médicament ? Si ce n’est les mettre en plus grande difficulté encore ?

La seule réponse qui vaille est une réponse politique. Quand est ce que les pouvoirs publics se saisiront avec responsabilité de cette question pour que des structures d’accueil vraiment adaptées soient construites, pour renforcer l’offre de maisons relais qui assurent un accompagnement social au quotidien…

Le service public de l’hébergement et de l’accès au logement crée il y a quelques années a pour vocation de diminuer le nombre de personnes à la rue et de travailler sur l’insertion des personnes les plus fragiles. Mais au-delà du partenariat qu’il a renforcé entre associations, entre partenaires institutionnels et du maillage territorial pour une offre plus adaptée il ne peut faire sens que si les collectivités construisent.

Dans les hauts de seine en 2013 l’état a financé 2 400 places en hébergement d’urgence et 980 pour de l’insertion. Pour faire face aux besoins se sont près de 1700 nuitées hôtelières qui sont prise en charge chaque jour. De nombreuses associations se mobilisent et œuvrent avec leurs moyens pour faire face à l’accroissement des situations d’exclusion dans le contexte de crise que l’on connait. Elles doivent être soutenues, et être bien intégrées dans les réflexions locales sur la politique du logement. Il est de la responsabilité des maires que de créer les conditions de ces avancées qui seules permettront des réponses durables.

Aujourd’hui les colombiens se mobilisent : plus de 1000 colombiens et citoyens ont signé la pétition en ligne ou sur papier et des témoignages sont écrits dans les cahiers mis à disposition à l’accueil de la paroisse Saint Pierre Saint Paul ou à la Rampe.

Ne fermons pas les yeux sur ces situations de vie. Même si elles nous dérangent.

Véronique MONGE