vendredi 3 juillet 2015

CONSEIL MUNICIPAL DU 2 JUILLET 2015



CONSEIL MUNICIPAL
 INTERVENTION VERONIQUE MONGE 

DELIBERATION 1 :  

APPROBATION  DU CONTRAT 
DE VILLE 2015-2020

Mme Le Maire,
Depuis le début des années 80 des moyens importants ont été mis dans la requalification des quartiers les plus fragiles et l’amélioration la vie de leurs habitants. La politique de la ville a permis des avancées significatives dans les quartiers mais toutes les difficultés ne sont pas pour autant résolues.
Les difficultés restent même très fortes dans certains quartiers qui sont comme une caisse de résonnance dans un contexte de crise notamment à l’égard des jeunes.
Il est donc indispensable qu’une attention toute particulière soit maintenue aux conditions de vie dans ces quartiers.
La ville ne peut pas se construire dans une ambition et une identité forte si des quartiers et des territoires restent exclus de son développement.
Alors oui, 
Il faut plus de moyens sur ces quartiers,
Il faut plus de moyens à Colombes sur les quartiers des Fossés Jean et du Petit Colombes,
Plus de service public,

Un accompagnement adapté aux besoins des habitants  pour mieux les aider face aux difficultés qu’ils rencontrent que ce soit en matière d’emploi, de formation, d’éducation, de santé….
La réforme de la politique de la ville entreprise par l’actuel gouvernement et qui se traduit par un recentrage des moyens là où les besoins sont les plus importants est une bonne chose. Les moyens sont désormais concentrés sur 1500 quartiers au lieu de 2500 auparavant avec un effet levier qui doit en être renforcé.
Cette réforme répond à un besoin de plus d’égalité et la politique de la ville en avait bien besoin. Pour que le travail puisse se poursuivre avec les effets attendus il faudra par contre aller au-delà de la sanctuarisation des moyens qui n’est prévue pour l’instant que jusqu’en 2017.

Colombes est directement concernée par cette réforme.
Ce sont, aujourd’hui encore, 18 000 habitants qui  vivent au sein d’un des secteurs des quartiers retenus comme prioritaires sur le Petit Colombes, les Fossés Jean et la cité des musiciens à Europe. C’est moins qu’auparavant, puisque les anciens dispositifs comptaient environ 40 000 colombiens. La sortie du quartier Europe du fait d’une situation qui s’est améliorée par le travail de requalification engagée montre  l’importance de l’action et de la volonté publique pour l’amélioration de la vie des habitants.

Ce contrat de ville est donc important pour notre ville et les quartiers restant prioritaires. Désormais le travail doit se mener simultanément et dans une cohérence plus forte entre les différentes politiques et les différents partenaires et acteurs locaux afin de favoriser la cohésion sociale, le renouvellement urbain et le développement économique des territoires.

Le contrat de ville que vous nous présentez ce soir est une première étape.
J’ai bien conscience que vous avez du l’élaborer dans un timing serré puisqu’il y avait une exigence de finalisation avant l’été et qu’il est surement perfectible. Le travail partenarial que vous engagerez à la rentrée avec les différents partenaires, les associations donneront corps à ces orientations par des actions précises et construites je l’espère au plus près des besoins identifiés.

C’est un document riche, intéressant et les diagnostics posés sur les différentes questions du développement économique, de la cohésion sociale, du cadre de vie traduisent bien la situation de notre ville, et les fragilités sur lesquelles il est nécessaire de travailler pour construire une ville unie, solidaire.
Pour certaines des orientations on y retrouve des axes importants des politiques que nous avions menées je pense par exemple à l’insertion par l’emploi, à une partie de la politique du logement, à la requalification des quartiers ou à des actions d’une autre nature comme  la lutte contre les violences faites aux femmes.
Mais d’autres orientations m’interpellent je ne vous le cache pas, car elles sont en contradiction fortes avec vos premières actions de mandat.  Et cela me fait craindre qu’elles ne figurent dans ce contrat que parce qu’elles constituent les piliers de la politique de la ville fixée par l’état.
Je ne vais prendre que deux exemples pour ne pas être trop longue mais la question qui est posée, que je vous pose pourrait se résumer ainsi :

Avez-vous une politique pour Colombes, une vision de l’avenir de notre ville  ou votre politique est elle juste une politique de gestion et de comm ?
En effet, comment pouvez-vous mettre la réussite éducative et scolaire comme une priorité ? Comment pouvez-vous donner cette priorité dans ce contrat de ville alors que dans le même temps, dans votre politique locale, celle que vous menez depuis un an, vous ne faites pas de l’éducation des enfants une priorité. 
La réforme des rythmes scolaires telles que vous l’avez mise en place à Colombes va à contrecourant de la réussite éducative :
    •    Pas d’allègement du temps d’apprentissage scolaire quotidien. Vous êtes restée sur des journées lourdes pour les enfants avec  6 heures d’enseignement,
    •    Le regroupement des activités périscolaires le vendredi marquant une rupture de 2.5 jours d’écoles pour les enfants avec les difficultés de remobilisation que l’on connait,
    •    Et ce regroupement sur une demi journée ne permet plus l’ouverture aux pratiques culturelles, sportives, éducatives gages de réussites puisqu’elles sont désertées par les familles ;
    •    Suppression de 30 postes d’animateurs.

Madame le maire  allez vous revoir vos choix et adapter le temps périscolaire pour qu’il soit un réel levier de lutte contre les inégalités d’apprentissage ?

Même remarque pour la santé.
 
Enfin la vérité en matière de santé est rétablie ce soir par le biais du contrat de ville. 
9.4% des habitants de colombes bénéficient de la CMU soit presque deux fois plus que pour le département des Hauts de Seine.
Un nombre de praticiens nettement inférieur à la moyenne départementale :
49.9 Médecins généraux pour 100 000 habitants alors que la  moyenne est à 75 pour le département
46.5 Médecins spécialistes pour 100 000 habitants alors que la moyenne sur le département est de 116.9.
Un déficit médical très fort et qui risque de s’aggraver si l’on considère l’âge des médecins dans notre ville : 1 sur 2 à plus de 55 ans.

L’accès à la santé est un sujet essentiel dans notre société.  
C’est un sujet de société. 
 Et vous en avez fait un sujet de gestion, une question purement financière en supprimant les consultations de spécialistes du centre municipal de santé.

Nous voyons à quel point ce soir la santé  est une préoccupation dans notre ville.
Nous vous avions alerté en décembre dernier sur la situation et les conséquences d’une telle décision. Vous étiez restée campée  sur une position totalement irrationnelle et incompréhensible.

 Mais ce soir Mme le Maire le contrat de ville que vous nous présentez doit-vous amener à revoir votre position et à engager un dialogue avec les différents financeurs pour que cet équipement présent sur le quartier prioritaire du Petit Colombes puisse être réinvesti par des médecins spécialistes et assurer convenablement la fonction qui lui est dévolue pour répondre aux besoins des habitants.

Un dernier point concernant les projets urbains et la question sensible du logement. Là aussi vous êtes en total décalage entre ce que vous écrivez comme orientation stratégique et ce que vous avez fait depuis un an de mandat. Mais aussi en contradiction avec les positions que vous avez eu dans l’opposition lorsque nous avons mené une politique active en matière de construction pour les colombiens.

Avec le programme local de l’habitat nous avons construit une politique de logement accessible à tous les colombiens avec du logement social, du logement en accession encadré et du logement en accession libre. Les parcours résidentiels pouvaient être accompagnés dans leur diversité.
Nous nous sommes engagés pour le rééquilibrage du logement social sur la ville et vous l’indiquez dans votre document nous avons fait baisser de 10% le logement social sur le Petit Colombes avec l’éco quartier de la Marine.

Parmi vos orientations figurent la construction de logements sociaux dans les zones en déficit. Mais vous avez toujours voté contre les petits programmes de logements sociaux que nous avons construits hors quartiers prioritaires. Et depuis le début de votre mandat vous vous exonérés totalement du Programme Local de l’Habitat en vigueur.

Une satisfaction par contre je retrouve dans le contrat de ville le Programme d’intérêt Général pour l’amélioration de l’habitat privé que nous avons impulsé, qui concerne toute la ville mais  doit permettre dans les quartiers prioritaires d’avoir un accompagnement spécifique des propriétaires pour que leur patrimoine intègre bien la dynamique de requalification à l’œuvre sur les quartiers.

Je vous remercie,



Véronique MONGE