Mme Le Maire,
Vous situez le débat d’orientations budgétaires de ce soir
dans l’envi-ronnement économique et politique incertain de la période actuelle en
avançant les échéances électorales à venir. Une incertitude qui vous empêche de communiquer des informations même
tendancielles :
- · sur l’évolution des recettes dans leur globalité,
- · sur l’évolution des recettes issues des constructions de logement sur la ville, taxe d’habitation, taxe foncière, subvention-nement,
- · sur les droits de mutation,
- · sur l’évolution des tarifs et des seuils de quotients familiaux qui pourtant ont largement augmenté et pénalisent de nombreuses familles, notamment celles qui utilisent les centres de loisirs, les crèches, les activités périscolaires…
Nous n’avons pas non plus d’indications sur ce que vous
appelez les mesures correctives en matière de personnel, ce qui est une bien
curieuse façon de parler de suppression de postes et de services.
Nous n’avons aucun élément sur la dette et le montant des
emprunts que vous allez devoir contracter en 2017, ni sur l’évolution de la
capacité de désendettement de la ville.
Êtes-vous certaine, Madame le Maire, que les incertitudes du
moment sont les seules raisons de ces approximations et de ces très faibles
informations ? Ne cachez-vous pas autres choses ? À moins que ce ne soit
l’expression d’une forme de désarroi de votre part ?
Car, comment construire un budget qui reste au service des Colombiens et, dans le même temps, apporter son soutien à M. Fillon à la présidentielle ? C’est une combinaison à haut risque, pour ne pas dire
impossible.
Comment, Mme le Maire, - vous qui soutenez le programme de M. Fillon qui porte un redressement des comptes publics par une économie de 110
milliards d’euros de deniers publics en 5 ans, soit 60 milliards de plus que le
plan annoncé par le gouvernement actuel - imaginez-vous qu’avec un tel programme
vous allez pouvoir au niveau local disposer des recettes qui vous permettront
d’assurer les investissements nécessaires ?
Vous avez raison, Mme le Maire, avec
M. Fillon, les dotations continueraient
de baisser, mais à un rythme qui serait insoutenable, rien à voir avec la
situation d’aujourd’hui. Les droits de mutations seraient supprimés et les
recettes largement réduites.
Comment Mme le Maire, pouvez-vous soutenir au niveau national
un programme qui supprime plus de 500 000 fonctionnaires et défendre au
niveau local le service public pour tous ? Vous avez déjà mis au régime notre
secteur public, mais là ce serait une grève de la faim avec une mort certaine
annoncée.
Comment Mme le Maire, pouvez-vous soutenir au niveau national
un programme qui supprime l’ISF pour les plus riches et compense la perte
de recettes par une augmentation
de la TVA de 2 points pour tous, qui promet une série de mesures fiscales
socialement injustes, et localement, à Colombes, vouloir être un maire
«régulateur social», pour reprendre votre expression ?
Sans parler des 39 h travaillées jusqu’à 65 ans, de la
privatisation du système scolaire, des mesures sociétales régressives, etc.
Je comprends votre désarroi de maire.
Cela est impossible.
Alors vous masquez tout cela derrière le paravent des incertitudes.
Cela est impossible.
Alors vous masquez tout cela derrière le paravent des incertitudes.
À moins que par ces incertitudes, vous ne réalisiez que la
présidentialisation possible de M. Fillon serait une menace pour votre action
de maire, pour l’investissement public, pour les Colombiens ?
J’invite tous
ceux qui ont des doutes, et ceux qui n’en ont pas également, à regarder les
films du réalisateur Ken Loach qui décrivent la société britannique victime de
l’ère Thatcher.
Il porte un regard attentif et plein d’humanité sur tous ces laissés-pour-compte qui en sont issus, tous les oubliés de cette politique de rigueur.
Rainning stones, My name is Joe ou encore le tout dernier Moi Daniel Blake, qui met en scène un service public, celui de l’emploi, totalement déshumanisé.
Il porte un regard attentif et plein d’humanité sur tous ces laissés-pour-compte qui en sont issus, tous les oubliés de cette politique de rigueur.
Rainning stones, My name is Joe ou encore le tout dernier Moi Daniel Blake, qui met en scène un service public, celui de l’emploi, totalement déshumanisé.
Je vous
remercie,
Véronique Monge
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