Tribune de Véronique Monge Conseillère municipale
dans le Mag infos de Colombes de juin 2015
La gestion d’une ville est difficile. Les questions de propreté, les encombrants, la sécurité préoccupent beaucoup les habitants, et les élus sont parfois démunis pour apporter des solutions adaptées à ce qui relève le plus souvent d’incivilités.
Par contre rien de plus facile que d’éradiquer la présence de SDF à Colombes. Ni une, ni deux, une benne à ordures, la police municipale et le tour est joué !
Comment est-il possible d’imaginer un maire à l’initiative d’un acte aussi violent ? On peut tous rêver d’une ville, d’une société où les sans abris n’existent pas. Mais doit-on, pour ce faire, les déloger comme cela a été fait sur le parvis de la Paroisse le 28 avril dernier…
3 hommes sans domiciles fixes ont élu refuge depuis quelques temps à l’entrée de la paroisse saint Pierre – saint Paul. Un comité de suivi s’est mis en place en décembre 2014. Il réunit des associations caritatives de colombes (le secours catholiques, la rampe…), des travailleurs sociaux avec pour objectif de trouver des solutions durables à ces personnes en grandes difficultés et de les accompagner vers ces solutions. Ce travail partenarial est très important. Mais il se heurte au manque crucial de place d’hébergement dans le département et à des modalités d’accès complexe ou tout au moins peu adaptée à ce « public ».
Alors à quoi cela sert il de déloger ces hommes avec violence en leur retirant leur peu d’affaire, leur médicament ? Si ce n’est les mettre en plus grande difficulté encore ?
La seule réponse qui vaille est une réponse politique. Quand est ce que les pouvoirs publics se saisiront avec responsabilité de cette question pour que des structures d’accueil vraiment adaptées soient construites, pour renforcer l’offre de maisons relais qui assurent un accompagnement social au quotidien…
Le service public de l’hébergement et de l’accès au logement crée il y a quelques années a pour vocation de diminuer le nombre de personnes à la rue et de travailler sur l’insertion des personnes les plus fragiles. Mais au-delà du partenariat qu’il a renforcé entre associations, entre partenaires institutionnels et du maillage territorial pour une offre plus adaptée il ne peut faire sens que si les collectivités construisent.
Dans les hauts de seine en 2013 l’état a financé 2 400 places en hébergement d’urgence et 980 pour de l’insertion. Pour faire face aux besoins se sont près de 1700 nuitées hôtelières qui sont prise en charge chaque jour. De nombreuses associations se mobilisent et œuvrent avec leurs moyens pour faire face à l’accroissement des situations d’exclusion dans le contexte de crise que l’on connait. Elles doivent être soutenues, et être bien intégrées dans les réflexions locales sur la politique du logement. Il est de la responsabilité des maires que de créer les conditions de ces avancées qui seules permettront des réponses durables.
Aujourd’hui les colombiens se mobilisent : plus de 1000 colombiens et citoyens ont signé la pétition en ligne ou sur papier et des témoignages sont écrits dans les cahiers mis à disposition à l’accueil de la paroisse Saint Pierre Saint Paul ou à la Rampe.
Ne fermons pas les yeux sur ces situations de vie. Même si elles nous dérangent.
Véronique MONGE
Par contre rien de plus facile que d’éradiquer la présence de SDF à Colombes. Ni une, ni deux, une benne à ordures, la police municipale et le tour est joué !
Comment est-il possible d’imaginer un maire à l’initiative d’un acte aussi violent ? On peut tous rêver d’une ville, d’une société où les sans abris n’existent pas. Mais doit-on, pour ce faire, les déloger comme cela a été fait sur le parvis de la Paroisse le 28 avril dernier…
3 hommes sans domiciles fixes ont élu refuge depuis quelques temps à l’entrée de la paroisse saint Pierre – saint Paul. Un comité de suivi s’est mis en place en décembre 2014. Il réunit des associations caritatives de colombes (le secours catholiques, la rampe…), des travailleurs sociaux avec pour objectif de trouver des solutions durables à ces personnes en grandes difficultés et de les accompagner vers ces solutions. Ce travail partenarial est très important. Mais il se heurte au manque crucial de place d’hébergement dans le département et à des modalités d’accès complexe ou tout au moins peu adaptée à ce « public ».
Alors à quoi cela sert il de déloger ces hommes avec violence en leur retirant leur peu d’affaire, leur médicament ? Si ce n’est les mettre en plus grande difficulté encore ?
La seule réponse qui vaille est une réponse politique. Quand est ce que les pouvoirs publics se saisiront avec responsabilité de cette question pour que des structures d’accueil vraiment adaptées soient construites, pour renforcer l’offre de maisons relais qui assurent un accompagnement social au quotidien…
Le service public de l’hébergement et de l’accès au logement crée il y a quelques années a pour vocation de diminuer le nombre de personnes à la rue et de travailler sur l’insertion des personnes les plus fragiles. Mais au-delà du partenariat qu’il a renforcé entre associations, entre partenaires institutionnels et du maillage territorial pour une offre plus adaptée il ne peut faire sens que si les collectivités construisent.
Dans les hauts de seine en 2013 l’état a financé 2 400 places en hébergement d’urgence et 980 pour de l’insertion. Pour faire face aux besoins se sont près de 1700 nuitées hôtelières qui sont prise en charge chaque jour. De nombreuses associations se mobilisent et œuvrent avec leurs moyens pour faire face à l’accroissement des situations d’exclusion dans le contexte de crise que l’on connait. Elles doivent être soutenues, et être bien intégrées dans les réflexions locales sur la politique du logement. Il est de la responsabilité des maires que de créer les conditions de ces avancées qui seules permettront des réponses durables.
Aujourd’hui les colombiens se mobilisent : plus de 1000 colombiens et citoyens ont signé la pétition en ligne ou sur papier et des témoignages sont écrits dans les cahiers mis à disposition à l’accueil de la paroisse Saint Pierre Saint Paul ou à la Rampe.
Ne fermons pas les yeux sur ces situations de vie. Même si elles nous dérangent.
Véronique MONGE
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