lundi 22 décembre 2014

CONSEIL MUNICIPAL DU 18 DECEMBRE 2014


INTERVENTION VERONIQUE MONGE

Délibération 24 :  Tableau des effectifs 
suppression des postes du Centre Municipal de Santé



Je  travaille en collectivité depuis plus de 20 ans et je suis élue depuis 6 ans. Je suis une fonctionnaire et une élue. J’ai de la fonction de maire une haute opinion.
Parce qu’il est un élu du peuple et porte une grande responsabilité vis-à-vis  des habitants de sa ville,
Parce que le maire est rassembleur, fédérateur, qu’il écoute sa ville. 
Parce que Le Maire pour moi incarne l’intérêt général.
Ce soir et ces derniers jours j’ai le sentiment de vivre une toute autre réalité. Vous n’êtes pas ce maire là. Cette délibération est incompréhensible, votre décision est incompréhensible. 
6000 signataires des pétitions contre la fermeture des spécialités de médecins,
Une forte mobilisation des colombiens il y a 15 jours, le 6 décembre dernier dans les rues de Colombes
La demande répétée des professionnels, des syndicats de l’ouverture d’un dialogue,
Une lettre de la ministre Marisol Touraine vous assurant de l’engagement d’un travail permettant de nouvelles recettes et la viabilité de l’équipement,
L’annonce de l’Agence Nationale de Rénovation Urbaine lundi soir dernier du classement du quartier des Canibouts comme quartier prioritaire au regard des difficultés sociales qu’il rencontre,
Y compris des informations sur les recettes de la ville qui, finalement, vont bien bénéficier de la compensation fiscale liée au départ de Thalès à hauteur de 2.4M€ comme nous l’avions prévu.

Rien ne vous fait bouger. Vous campez sur votre position de départ, imperturbable. Vous ne laissez même pas la place au dialogue, au report de la décision au regard de l’ensemble des ces éléments nouveaux.  
Tout cela est totalement irrationnel, un entêtement inexplicable, comme un caprice, ou une revanche, peut être, suite à l’échec que vous aviez essuyé en 2005.
Mais, derrière une telle décision il y a des hommes et des femmes, ceux et celles qui travaillent au Centre Municipal de Santé, pour la plupart depuis très longtemps, avec un grand dévouement, un personnel investi qui a tissé des liens, par sa proximité, avec le quartier, avec les Colombiens. Et il y a tous ceux qui viennent au quotidien se soigner dans cet équipement et qui demain n’auront plus cette facilité d’accès à la santé avec toutes les incidences imaginables.
Vous balayez tout cela d’un revers de main comme si vous vouliez marquer l’insignifiance de la santé pour  les plus modestes.
C’est une posture inacceptable. Vous ne défendez pas l’intérêt général. Vous ne défendez pas le bien public au service des besoins les plus élémentaires. Vous ne défendez pas l’équité. 
Le Maire se doit d’assurer le lien entre la République et  l’individu. Par cette décision  vous rompez ce lien.
21 postes ont supprimés et vous le faites sans même respecter les principes et  les obligations du dialogue social. Aucune transparence n’est assurée dans cette décision qui s’en trouve de fait illégale. Vous ne prenez pas le temps de la consultation des organisations syndicales qui est un passage obligé lors de suppression de poste.
Vous vous appuyez sur un budget annexe déficitaire mais le sentiment que j’éprouve est celui d’une manipulation à partir de données comptables, avec pour seule finalité de détruire ce service à la population.
En 2005, vous avez crée un budget annexe. Ce budget autonomise les dépenses et les recettes en lien avec le service proposé. Il a pour effet d’inciter à le considérer comme un budget devant être équilibré. Mais c’est avant tout un service public qui pourrait disposer des financements issus de la fiscalité comme tout autre service public. Les recettes sont à améliorer, je ne le nie pas, mais s’appuyer sur le déficit pour supprimer ce service sans apprécier sa fonction sociale, sa place dans notre ville, les besoins auxquels il répond n’est ni juste, ni responsable.
 
Madame Goueta je vous demande, en votre qualité de maire et d’élu du peuple, d’entendre les expressions de ces dernières semaines qui appellent toute à un tour de table pour se mettre au travail et à reporter votre décision.

Engagez le dialogue et créez les conditions d’examen des possibilités d’amélioration de la situation pour assurer la pérennité de cet équipement dans un quartier qui en a besoin.

Je vous remercie

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