Intervention de Véronique Monge au conseil municipal du jeudi 24 juin 2018
En retraçant la
politique mise en œuvre par le maire en 2017, le compte administratif qui est voté ce jour me donne
l’occasion d’intervenir sur le service public.
Porteur de l’ambition, de la solidarité et de l’équité
Dans une ville comme Colombes, le service public doit porter l’ambition de la proximité, c'est-à-dire de services accessibles
à tous, à ceux qui ont la possibilité de se déplacer ou/et
d’utiliser les moyens modernes de communication,
comme à ceux qui ne le peuvent pas.
Il doit porter l’ambition de la solidarité et de l’équité, en prenant en compte la diversité des habitants et de leurs besoins, en protégeant les plus fragiles, en allant à leur rencontre, en facilitant les contacts entre les populations, en créant de la cohésion.
Il doit porter l’ambition de la solidarité et de l’équité, en prenant en compte la diversité des habitants et de leurs besoins, en protégeant les plus fragiles, en allant à leur rencontre, en facilitant les contacts entre les populations, en créant de la cohésion.
Il doit être moteur du développement de notre ville en
s’adaptant aux nouveaux besoins des habitants.
Des plans d’économies répétés
Vous allez penser mais que je manque de lucidité ! Il y a bien longtemps que ce service public-là n’existe plus ! Les moyens ne sont plus là pour ce
type de dépenses !
Ça c’est ce que vous dites globalement ! Ou c’est
plutôt ce que vous voulez nous amener à croire. La baisse des dotations, les
réformes successives ne vous laissent pas le choix et vous obligent à des plans
d’économies. Un plan de communication à coups d’affiches pour enrober le tout, et
le tour est joué !
Les Colombiens
ne sont pas dupes. Ils ont compris que vous êtes dans une autre stratégie. J’ai
moi-même au début pensé à une stratégie purement comptable, mais elle est en
fait idéologique. Votre stratégie est d’asphyxier le service public pour le démanteler plus
facilement et le supprimer ou le déléguer au
privé avec en corollaire la perte des fondamentaux que sont l’égalité d’accès,
l’adaptabilité, la solidarité.
C’est ce que vous avez fait sur la santé avec la suppression
des consultations spécialisées en 2015 qui ne pouvait conduire qu’à un
affaiblissement de la structure et à sa fermeture. Et,
nous le verrons tout à l’heure avec une autre délibération, la démarche se poursuit avec la réduction du
planning familial aux moins de 25 ans.
C’est également ce que vous avez fait avec les centres de
loisirs, en supprimant du personnel, en libérant le vendredi après-midi scolaire et en augmentant les tarifs, ce qui a eu pour conséquence une moindre
fréquentation. Vous créez la désorganisation, l’affaiblissement qui vous amène
peu à peu vers la privatisation de cette activité.
Vous poursuivez avec les crèches que vous confiez
massivement au privé sans réflexion globale sur la politique petite enfance,
sur les conditions d’accès des familles, et encore moins sur
le développement de l’enfant.
La ville aux mains des promoteurs
C’est encore ce que vous faites avec le logement que vous
laissez aux mains des promoteurs avec pour conséquence le bétonnage de la ville
et l’impossibilité d’accès
pour la plupart des Colombiens,
particulièrement les primo-accédants qui ne peuvent plus se loger dans notre ville,
les prix y devenant trop élevés.
Je pourrais reprendre chaque secteur d’activité de notre
commune et y faire le même constat, les exemples se multipliant
tristement : suppression de la maison pour l’emploi, d'une mairie de quartier,
d'équipements associatifs…
Depuis que vous êtes maire vous avez supprimé 250 postes. Sur la
seule année 2017, vous réduisez la masse salariale de 1,1 M €, soit l’équivalent de 30 suppressions de postes environ
en année pleine, donc bien plus en réalité.
Le pire, c’est que vous en
faites un objectif.
En investissement, la
rénovation des Fossés-Jean est là, et c’est
une bonne chose. Mais pour le reste… plus de
17 millions d’acquisitions foncières. Les Colombiens n’ont plus de doute sur où va leur
argent, ce n’est pas dans la réfection de la voirie dont l’état s’est beaucoup
dégradé, ni d’ailleurs dans l’accessibilité des bâtiments publics.
Mme Vignon
vous devez être déçue du faible niveau de travaux réalisés en 2017, là ou vous aviez porté une ambition forte en
faveur du handicap : 200 000 € de travaux sur un plan prévu à
700 000 € !
Relever les défis d’évolution de notre société
Le service public n’est pas un facteur de coût et de dépenses, Mme le Maire, mais une
richesse, un pilier de notre société, un vecteur-clé
de progrès. Il peut encore avoir
besoin d’être modernisé pour relever les défis d’évolution de notre société,
pour associer toujours plus les habitants aux prises de décisions et à la
gestion, mais il est déjà porteur de beaucoup d’innovations.
Mme le maire, aujourd’hui votre politique fait régresser le
service public, et avec lui notre ville et la
qualité de vie de ses habitants !
Véronique Monge
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