Tribune du groupe des élus Parti Socialiste, des élus Europe Ecologie–
Les Verts, Parti Libéral Démocrate, Citoyens Autrement
Cette tribune paraîtra dans le prochain journal de la ville
Compte tenu de la
gravité du sujet, nous avons
décidé de faire tribune commune.
Dès cette rentrée, la municipalité a décidé de faire payer
les Temps d’Activités Périscolaires (TAP), entre 3 € et 6 € par semaine et par
enfant, selon le quotient familial, soit un tarif moyen de 4,50€.
Tous les élus de l’opposition, quelle que soit leur famille
politique, se sont indignés de la mise en place de cette mesure et de la
méthode employée.
1°) Après les élections de 2014, la nouvelle municipalité a modifié les modalités de mise en
place des TAP en privilégiant le vendredi après-midi. La promesse de gratuité avait emporté de justesse l’adhésion des
conseils d’école de la ville. La majorité n’a pas tenu parole. Cette
tarification a été décidée sans concertation préalable avec les associations de
parents d’élèves, qui expriment depuis lors leur indignation.
2°) La mise en place d’un tarif élevé, deux ans après cette
promesse, est mystérieuse. Aucun élément nouveau n’impacte le budget de la Ville.
L’Etat maintient son fonds d’amorçage au même niveau que l’an dernier.
3°) Il est difficile de comprendre les éléments financiers
pour le moins sommaires présentés par la municipalité lors du Conseil Municipal
du 24 mars 2016. Elle annonce un coût annuel de 1,3 M€ pour 6000 enfants
inscrits aux activités. Or le coût réel pour la Ville doit prendre en compte
les aides de l’Etat et de la CAF, soit respectivement 470 000€ et
324 000€. Le vrai coût pour le budget de Colombes n’est alors plus que de
504 000€. Mais ce n’est pas tout.
Il faut aussi déduire des dépenses
qui n’existent plus ( pas de centres de loisirs le mercredi matin, pas
d’étude le vendredi) et surtout intégrer la participation financière des
familles.
En mars ,puis en juin, nous, élus d’opposition, avons
demandé des explications . (voir les vidéos sur le site de la Ville ) Malgré
les engagements pris nous n’avons toujours rien reçu.
La ville cherche-t-elle à cacher des informations ? On
peut le penser.
En réalité: il n’y a pas de dépense
nette, mais des recettes réelles sur le dos des usagers. En effet, sur la
base du tarif moyen, le paiement imposé aux familles donnera lieu à une recette
de 6000 enfants x 4, 5 euros x 36 semaines, soit 972.000 €. Il ne faut pas être
un génie des mathématiques pour comprendre le subterfuge : la commune
encaissera au moins
500.000 €.
Ce calcul très simple, réalisé sur la seule base des
informations données par la municipalité, laisse songeur sur le modèle
économique choisi par l’équipe du maire. La municipalité attend-elle des
familles colombiennes le paiement d’un impôt dissimulé ? Qu’elle l’assume si
c’est le cas… ou qu’elle produise des chiffres concrets et documentés,
permettant de faire toute la lumière sur cette étrangeté budgétaire dont les
familles vont faire les frais dès septembre.
Ce n’est pas tout…
Jusqu’à présent, les tranches du quotient familial étaient
modifiées chaque année pour suivre l’inflation. Sans en faire de publicité,
en mars 2016, les tranches ont été
revues et de nombreuses familles vont basculer dès la rentrée dans la tranche supérieure à laquelle
est appliqué un tarif d’activité qui parfois augmente aussi.
Prenons deux exemples : une famille A avec un couple, 2
enfants et un revenu mensuel de
3800€ ; une famille B avec
une maman seule, 1 enfant et un revenu mensuel de 1250€.
La famille A passe d’un quotient familial de 5 en 2014 à 6
en 2016.
La famille B passe d’un quotient familial de 3 en 2014 à 4
en 2016.
Si les enfants fréquentent les activités après l’école, les
TAP le vendredi et le centre de loisirs le mercredi,
- la famille A payait 519,24€ en 2014, et
paiera 850,20€ en 2016 soit + 64%
en 2 ans.
- La
famille B payait 150,78€ en 2014, et paiera 290,40€ en 2016, soit +93% en 2 ans.
Et encore, on ne tient pas compte du prix des repas …
- Si
ces familles ont des enfants en collège ou lycée, elles supporteront aussi de
fortes hausses pour des services comme l’aide aux devoirs.
Et il paraît que les impôts n’augmentent pas ?
Chantal Barthélémy-Ruiz, Alexis Bachelay, Fatoumata.
Sow, Michèle Etcheberry,
Philippe Sarre, Patrick. Chaimovitch, Samia. Gasmi, Anne Bourdu, Mohamed Regragui,
Véronique Monge
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