Symbole de la lutte contre l'apartheid, l'ancien chef d'Etat sud-africain Nelson Mandela, décédé ce jeudi 5 décembre 2013, a bouleversé l'histoire de l'Afrique du Sud.
«Au cours de ma vie, je me suis entièrement consacré à la lutte du peuple africain. J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie et avec des chances égales. J'espère vivre assez pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.»
Y a t-il des libertés obtenues sans combat ?
A bien y réfléchir on en voit guère. L’Histoire des libertés s'est gagnée par des engagements, des négociations, des actes pacifiques et d'autres beaucoup moins, des obstacles à franchir, des lignes à faire bouger. Nelson Mandela incarne ce combat pour la liberté. 67 ans donnés pour la justice sociale. 67 ans pour porter l'histoire d'un peuple au delà des frontières.
Les premiers engagements de Nelson Mandela autour de la "désobéissance civile" dans les années 1940 furent le fer de lance de changements majeurs. D'une manière pacifique, d'abord, les noirs africains allaient mener une série d'actions démonstratives mais non-violentes pour réclamer la fin de la discrimination "raciale". Mais avec la montée en puissance des colons Afrikaners radicaux du "Parti National" qui instaurent de nouvelles mesures discriminatoires - nouvelles privations de libertés, tueries dans les townships ... - la lutte contre l'apartheid prend une nouvelle forme. A la fin des années 1950 et lors de la décennie suivante, le combat "non-violent" laisse ainsi la place au sabotage et à la préparation à la lutte armée. Si Nelson Mandela est arrêté les années suivantes, puis jugé et condamné à la prison à vie en 1964, le combat lui se poursuivra sur les scènes locales et internationales.
Sa sortie de prison en 1990 ouvre le temps du combat de la réconciliation. Codésigné Prix Nobel de la Paix avec le Président d'alors, Fredéric de Klerk - à qui il succèdera à la tête du pays un an plus tard - il engagera un âpre travail de négociation afin de mener à la pacification de la société sud-africaine.
Au delà des frontières de son Etat, le combat pour la Démocratie de Madiba a influencé et inspiré de nombreuses générations de femmes et d'hommes, simples citoyens ou militants politiques, convaincus que le Respect de l'Homme passait par l’Égalité entre tous, quelque que soient ses croyances, sa langue ou sa couleur de peau.
Si le sillon qu'il a laissé en Afrique du Sud est profond, il devra, comme tout progrès humain et social, continuer à être cultivé, pour que la Paix et le Respect continuent à grandir au cœur de la société sud-africaine et dans le Monde.
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