mercredi 17 juin 2015

CONSEIL MUNICIPAL DU 4 JUIN 2015

INTERVENTION VERONIQUE MONGE 
DELIBERATION 1  :  RAPPORT ANNUEL RELATIF A LA GESTION DE LA DETTE

Mme Le Maire,


Ce soir, Mme le Maire, nous allons être d’accord au moins sur un point : la ville de colombes dispose d’un encours de dette sain et diversifié.
Pas d’emprunt toxique,
Une répartition équilibrée entre taux fixe et taux variable
Et une diversité de préteur. Je me satisfais à ce titre  du nouveau partenaire intégré en 2014, la banque postale qui déploie une offre de crédits avantageuse au plan financier et qui est un partenaire transparent et responsable. Vous vous inscrivez dans la continuité de ce que nous avons fait. Vous pourriez d’ailleurs, dans un état d’esprit constructif, admettre que nous avons été très attentifs aux emprunts que nous avons contractés sous notre mandature et vous pourriez même vous en satisfaire. Certaines collectivités sont en grande difficulté du fait d’emprunts toxiques. Et je rappelle que vous aviez vous-même, en 2006, contracté un emprunt à risque pour un montant de 10 millions d’euros auprès de Dexia. Nous l’avons géré et nous sommes sortis de cette situation. Il me semble que c’est un point positif à souligner.

Par contre je ne suis pas d’accord avec vous, Mme Le Maire, sur deux points de votre exposé sur la dette ce soir.

Je ne suis pas d’accord sur l’analyse que vous faites de l’encours de dette à fin 2014.

Comme vous l’indiquez l’encours de dette a augmenté sous notre mandature. C’est une évolution assumée. Nous n’avions pas comme objectif politique de laisser la ville à l’abandon mais bien celui d’accompagner son développement, de répondre aux besoins en école, en crèche, en équipement des habitants de Colombes, de rénover les quartiers. Nous avons investi pour l’avenir de Colombes.  Notre ville entre 2008 et 2014 a connu une croissance d’environ 800 habitants par an. L’attractivité de Colombes est forte et pour qu’elle le demeure il est important d’assurer un bon niveau d’équipements et donc des investissements.

Est-ce que cela doit vous conduire, comme vous le faites, à salir l’ancienne équipe municipale en faisant croire à une gestion  irresponsable des finances de la ville ?
NON
Je l’ai déjà dit dans cette assemblée ce qui est important en matière de dette c’est de suivre et de maitriser son évolution au regard d’indicateurs précis. L’indicateur qui mesure la capacité de désendettement de la commune et qui indique qu’au-delà de 12 ans les collectivités entre dans une zone dangereuse au plan financier est un indicateur partagé de tous. Vous l’utilisez et nous l’avons aussi utilisé, bien entendu.

A la fin de notre mandature, fin 2013, la capacité de désendettement de la ville était de 10 ans. Nous étions donc en deçà des seuils d’alerte. L’analyse financière réalisée par le cabinet Klopfer dont nous avons régulièrement parlé dans cette enceinte mettait en perspective ce ratio, car c’est cela qui est intéressant pour une collectivité : qu’elle sache jusqu’à quel niveau elle peut dégrader ce ratio en phase de fort investissement pour le ramener progressivement ensuite vers des niveaux plus acceptables.

C’est ce que nous indiquait cette analyse et prospective financière. Et vous n’avez de cesse que de détourner cette analyse pour tenter de nous faire passer pour des irresponsables.

Je ne partage pas non plus votre conception de la dette et de sa gestion. Vous faites de la baisse de la dette un objectif en soi. Comme si une dette basse était un signe de bonne gestion. Mais ce n’est pas aussi simple que cela Mme le Maire. Une dette basse peut aussi vouloir dire que la ville ne remplit pas correctement ses missions d’entretien, de construction, d’investissement au service des habitants. C’est ce que vous aviez fait d’ailleurs lors de votre premier mandat en 2001. Vous aviez épargné pour rembourser des emprunts plutôt que d’investir pour la ville et nous avions constaté en 2008 un retard important dans les travaux notamment sur la voierie et les bâtiments scolaires.

Vous avez donc en quelques mois en 2014 fait baisser la dette de 13 millions d’euros et ramené la capacité de désendettement de la ville à 7.3 ans. Dont acte. Au passage cela a le mérite de clore le débat sur notre gestion, et de montrer que la situation de la ville n’était pas aussi catastrophique que vous vouliez le laisser penser.

La question qui peut légitimement être posée est celle de comment vous y parvenez ?

En premier lieu il faut préciser que les périodes de changement de majorité municipale constituent une aubaine pour la nouvelle équipe. Il y a un temps de latence qui facilite les économies. Ce sont par ce biais quelques millions d’économies qui ont été réalisé en 2014. Une dizaine pour être précise. Mais ce n’est que temporaire puisque l’on retrouve globalement ces dépenses en 2015.

En second lieu vous avez pris le parti de différer des investissements. C’est le cas par exemple des équipements numériques dans les écoles et centres de loisirs. Nous avions engagé ce chantier en 2014. 1.8 millions d’euros étaient prévus à cet effet. Le projet a été différé par vous en 2015 et vous vous le réappropriez  pleinement si je me réfère au dernier Mag dans lequel vous avez une communication forte à ce sujet. C’est une bonne chose pour la réussite des enfants de Colombes.

La question de la dette est un sujet difficile à appréhender pour les habitants ; c’est un sujet sensible. Vous en faites un acte de communication  démagogique et politicien là où nous gagnerions tous à faire de la pédagogie. C’est dommage.

Je vous remercie,
Véronique MONGE

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