lundi 10 juillet 2017

Grand coup de balai sur les partis politiques !

La fin des partis ?

Est-ce un progrès ? 
Une vision d’avenir ?
Rien n’est moins certain.

La démocratie existe par la richesse de ses débats, par la confrontation, par l’affirmation d’idées, de valeurs que, jusqu’à présent, les partis incarnaient, portaient, faisaient vivre.
Certes, les partis n’en étaient pas les seuls détenteurs, mais faire comme s’ils ne pouvaient être des contributeurs réels de la démocratie n’est pas non plus un signe de bonne santé sociétale.
Pas plus que celui d’abandonner le sens de l’action politique au profit d’un sauveur providentiel, quel qu’il soit.
Car des sauveurs providentiels, il y en a eu plusieurs dans cette longue campagne…

Nombre des scénarii imaginés avec plus ou moins d’ardeur ou de craintes pour ces élections ont fait pschitt…

Juppé président………………..Non
Valls président………………… Non
Fillon président…………………Non
Le Pen présidente…............... Non
Mélenchon au second tour….. Non
Etc.

Les Français ont donné une autre tournure à cette période électorale en bousculant tous les codes qui jusque-là structuraient, tant bien que mal, notre vision de la démocratie et de la politique.

L’avènement des citoyens ?

Depuis quelques années déjà, on voit monter cette aspiration à faire « de la politique  autrement ».

Des démarches alternatives étaient nées, portées par des collectifs, des citoyens en dehors partis politiques.
Souvent restées au niveau local, ces initiatives ont pu bénéficier ça ou là d’un engouement plus ou moins fort.
Certaines sont même venues infuser le débat présidentiel, comme cela a été le cas avec Nuit debout, avec le mouvement pour des primaires à gauche initié par Thomas Pickett, ou encore d’autres mouvements…

Mais ce qui s’est produit aux élections présidentielles et législatives résulte-t-il de cette aspiration ?

Est-ce que mélanger société civile, droite, gauche, comme si les fondamentaux étaient les mêmes, les combinaisons possibles c’est faire de la politique autrement ?
Est-ce que, plus que de renforcer le débat démocratique, cela ne va pas renforcer un fonctionnement très vertical et autoritaire ?
Les réponses sont dans les questions…
Et que fait-on des 25,3 % d’abstention record à l'élection présidentielle et des 42,77 % d’abstention aux législatives ?

Comment prend-on en compte la colère et le mécontentement qui ont régné dans ces élections, avec pour conséquence la désertion des bureaux de vote ?

Continuer à être citoyens… autrement
À Colombes, Citoyens autrement s’est construit en 2008, avec l’ambition de porter une voie hors parti dans le débat et dans les décisions politiques, nous nous sommes cependant construits, aux côtés des formations politiques de gauche, dans le respect et l’écoute.
Nous avons travaillé ensemble et nous avons toujours considéré que chacun avait sa place.
Nous partagions la même volonté d’agir pour l’avenir de Colombes de ses habitants, et les mêmes valeurs de gauche.
Citoyens autrement souhaite contribuer à la promotion de tels espaces, pour que de nouvelles formes d’expressions collectives puissent exister.  En politique, comme dans bien d’autres domaines, il n’y pas de réponse unique, de chemin tout tracé. La démocratie a besoin de cette énergie formidable qu’est la participation citoyenne, du regard différent qu’elle porte sur la société, de ce qu’elle y apporte
La vie politique ne se résume pas aux partis politiques. Un espace existe pour les personnes qui se sentent éloignées des partis mais qui s’intéressent à la chose publique, qui ont envie de s’engager au niveau local. Mais nous ne porterons pas non plus le message que tout se joue en dehors des partis, et encore moins contre eux.
Citoyens autrement et

Véronique Monge