lundi 2 novembre 2015

Le point sur les migrants

Des migrants à Colombes ?!

Pour les lecteurs non informés :


Mi-juin, foyer Adoma, rue Colbert, un car de la Préfecture de Paris déposait 30 migrants (squat La Chapelle), rejoint un mois plus tard par 10 autres (squat Austerlitz).

40 jeunes hommes originaires du Soudan, d'Erythrée et du Tchad  arrivaient dans un lieu inconnu avec leurs seuls vêtements sur le dos. 

Deux associations de proximité, l'ASTI et l'AVEC/CSC Petit Colombes, informées par hasard , sont immédiatement venues leur apporter une aide alimentaire. Très vite le constat est fait que les besoins étaient multiples et que deux seules associations ne pouvaient y répondre. La constitution d'un collectif d'associations s'est imposée pour rassembler les énergies et mutualiser les compétences de chacune. La 1ère urgence était de les soutenir dans leur démarche de demande d'asile (établir les dossiers), puis d'assurer les besoins de première nécessité, enfin leur permettre l'accès aux soins (dispositif Pass des hôpitaux).

Le collectif a donc diffusé un appel à dons matériels (aliments, produits d'hygiène, d'entretien, vaisselle, vêtements … ) et dons financiers (achats de médicaments non fournis par l'hôpital, examens médicaux, tickets de transport, produits frais … ). La réponse d'habitants (pas seulement du quartier), de commerçants, d'autres associations … fut un formidable élan de générosité et solidarité. 

Depuis le 1er jour, des bénévoles se mobilisent : distributions, accompagnements (Préfecture, hôpital, poste ….), compréhension des institutions, repérage dans la ville et dans les transports, apprentissage de notre langue ….
Dès l'instant où une association (CADA 95) a été mandatée par la Préfecture pour le suivi administratif et l'octroi d'un bon alimentaire de 4€/jour, les associations du collectif sont revenues à leurs missions associatives, au coeur de leur projet respectif : accueil d'une population nouvelle dans le quartier, soutien moral et matériel (le bon ne sert qu'à la nourriture), travail sur l'autonomie, aide à l'intégration dans leur quartier, proposition de moments festifs et conviviaux …

Pour les lecteurs avertis mais qui s'interrogent 
sur la situation présente

Les dossiers avancent mais trop lentement. Certains migrants ont acquis des droits sociaux en fonction desquels le collectif orientera ses aides ne voulant pas les installer dans une forme d'assistanat contraire à l'autonomie qu'ils acquièrent progressivement. Quant à leur devenir ?

Des dires, des propos rapportés, des interprétations ou des rumeurs, en tout cas des mots qui fâchent … et qui blesseraient ces hommes s'ils les comprenaient : l'arrivée de migrants-réfugiés 

    - ajouterait des problèmes dans un quartier où les difficultés sociales sont déjà importantes. 

Oui certes, mais où sont les équipements destinés à l'accueil des populations précarisées ? 
Au centre ville ? À Neuilly, St Cloud …? et puis n'est-ce pas injuste d'estimer à priori que ces hommes sont des  problèmes ! 

     -  retarderait la rénovation de la résidence Adoma. 

Je ne pense pas qu'on puisse l'affirmer dans l'immédiat car selon le phasage des travaux la démolition de la tour n'est prévue que fin 2017.

    - coûterait (cher ?) à la ville (donc aux contribuables). 

A me démontrer le contraire, pas un sous n'a été déboursé, l'hébergeur est un bailleur privé, une enveloppe financière a été attribuée à l'association mandatée, les hôpitaux et non le CMS ont apporté les soins …. des habitants et des associations ont pourvu à leur besoins élémentaires. Quel profit y-a-t-il à dresser des populations contre une autre … quand dans le même temps le Contrat de Ville prône le vivre ensemble ?

Mission régalienne, oui bien sûr le traitement de ces situations incombe à l' Etat et la prise en charge de ces questions n'est pas à la hauteur des nécessités. 

La ville n'a pas d'obligation mais, comme ces hommes et ces femmes au sein du collectif ou non, laissant toutes considérations partisanes, elle pouvait décider de ne pas détourner le regard et d' accueillir, tout simplement accueillir, avec bienveillance et fraternité quarante hommes qui ont traversés beaucoup d' épreuves.

A. Debrenne



lundi 5 octobre 2015

CONSEIL MUNICIPAL DU 29 SEPTEMBRE 2015


Délibération 13 :

Demande de garantie d'emprunt de  l'école Jeanne D'Arc
 pour la construction d'un nouveau bâtiment 
et de divers travaux d'aménagement
Je vote pour cette délibération mais il est regrettable que nous n'ayons aucun élément sur le projet de l'institut Jeanne d'Arc qui demande une garantie pour des emprunts d'un montant total de 4 M€.

Je note également que Mme Goueta a toujours refusé de voter  les garanties d'emprunts demandées par des bailleurs sociaux relevant du droit privé et que dans le cas d'une école privé cela ne lui pose pas de problème.

 Il  y aurait il deux poids et deux mesures dans la conduite de la politique de Mme Goueta?


Délibération 16 :
Convention relative à des dispositions visant à favoriser 
l'accès au logement des femmes victimes de violences conjugales.
La lutte contre les violences faites aux femmes doit rester un combat politique et je me félicite que vous poursuiviez   cette convention que nous avions mis en place en 2011 et qui a permis d'apporter une aide au travail de l'association l'ESCALE dans l'accompagnement de ces femmes sur la Boucle des Hauts de seine.




Véronique Monge 
Conseillère municipale
Délibération 4 :
Communication du rapport d'observations définitives
de la chambre régionale des comptes d'Ile de France
sur les exercices 2009 -2014

Ce rapport est très intéressant, il met en lumière une fois de plus vos intentions assez malveillantes à l'égard de l'ancienne équipe municipale et votre volonté de démontrer à tout prix notre incapacité à gérer. 
Vous avez sollicité la Chambre Régionale des Comptes en mai 2014 pour un contrôle à cette seule fin. La chambre n'avait pas prévu de contrôler Colombes mais a du répondre à votre demande et procéder à une analyse comptable, financière et à un examen de la commande publique. 

Il en ressort des observations mais rien qui ne remette en cause la gestion de notre ville sous notre mandat.
Pas de risques financiers issus de la comptabilité de la Codevam, de Colombes Habitat Public, de la SEMCO.  
Pas de risque non plus du coté des services publics délégués. Le rapport indique que la fourrière, la crèche La Cerisaie, le réseau de chaleur, l'assainissement, le stationnement sont des délégations suivies. Sur ce dernier la Chambre met même en avant le travail de renégociation porté par notre équipe sur ce contrat que vous avez signé en 2005 et dont vous ne respectiez pas les dispositions comme cela est indiqué  page 26 du rapport de la CRC. 
Les contrôles sur la fiabilité des comptes sont corrects. Bien sur des améliorations peuvent être apportées mais rien qui puissent entacher notre gestion. Sur ce point je me permets de remercier le service financier pour son travail.
Le budget 2014 n'est bien entendu pas qualifié d'insincère par la CRC, pourtant vous avez mis beaucoup d'acharnement à tenter cette attaque.

En terme d'analyse financière, Colombes a un niveau de recettes et de dépenses inférieur au ville de même strate.  Un niveau des dépenses de personnel qui connait une évolution de moins de 3% par an et qui s'explique et s'assume par la refonte du régime indemnitaire, la résorption de l'emploi précaire et la création de postes notamment dans les centres de loisirs avec la perspective de la réforme des rythmes scolaires.
En matière d'achat public,  la gestion comptable de l'achat public doit être améliorée. Dont acte.
Ce qui est pointé c'est un niveau d'investissement élevé, qualifié de difficilement soutenable pour la ville. Mais dans le même temps le rapport indique que ces investissements étaient nécessaires pour faire face à la progression de la population, aux besoins d'équipements liés au rajeunissement de la population (crèches, écoles...) et aussi à la nécessaire requalification des quartiers pour conserver et renforcer l'équilibre de notre ville. Le recours à l'emprunt résulte de ces besoins.  C'est une situation qui découle d'un choix politique assumé.  La dette a fortement augmenté entre 2009 et 2013. Mais on peut aussi noter que l'encours de la dette par habitant reste inférieur à celui des communes de même strate et que la capacité de désendettement de la ville fin 2013 "n'inspire pas une réelle inquiétude ". Elle a une évolution qui "doit appeler l'attention" (p73 du rapport).
C'est parce que nous y étions attentif que dans le cadre de notre collaboration avec le cabinet KLOPFER une analyse a été faite sur la base de scénariis prospectifs et d' hypothèses. Il s'agit d'un travail classique dont vous vous êtes saisi dans un objectif de discrétisation.
Nous n'avons jamais caché cette situation délicate de notre collectivité avec d'une part un besoin d'investissement pour équiper la ville en fort développement et également pour  rattraper un sous investissement de votre mandature entre 2008 et 2014 qui  a eu pour conséquence une dégradation des équipements. Et d'autre part des contraintes en terme de recettes. Cette situation était connue, partagée de tous au sein de notre équipe et intégrée dans la gestion 2014-2020 si nous avions été réélu.
 Un regret dans ce rapport : Il fait fi de l'environnement dans lequel doivent évoluer les collectivités et qui a particulièrement changé depuis 2008 : une crise financière, une crise économique, une crise sociale d'ampleur. Des collectivités et un Service Public qui doivent jouer le rôle d'amortisseur de cette crise. Rien n'est dit non plus sur la mise en place de la péréquation et sur la suppression de la taxe professionnelle en 2010 par  N. Sarkozy  qui est venue fortement contraindre les recettes des collectivités et  de Colombes en particulier. Peu de chose également sur la réforme territoriale à venir mais il est vrai qu'il est difficile d'en mesurer tous les impacts. Cela donne parfois le sentiment d'un rapport un peu hors sol.. 
Par contre nous apprenons des choses importantes pour la vie de la commune et pour le service public. Vous avez demandé à la chambre de faire un travail prospectif qui s'il est sommaire témoigne de vos intentions. Sous couverts d'analyse de la CRC vous déclinez des orientations qui pourraient très vite devenir les vôtres :
- une augmentation des impots et des tarifs des prestations. 
- une  baisse de 5 M€ sur les dépenses de personnel ce qui équivaut à 150 suppressions de postes. Un véritable petit plan pas très social et qui viendrait s'ajouter  au 50 postes déjà supprimés en 2015
- l'externalisation de prestations actuellement assurée par la collectivité notamment dans la filière technique
- la fin du garage municipal
- la fin du  magasin municipal
- -20% sur l'achat des prestation de déplacements dont je crains qu'elles n'aient un effet immédiat sur les centres de loisirs et les écoles qui ne pourront plus  emmener les enfants en sortie
- Une baisse du subventionnement des associations

Heureusement la requalification des quartiers est gravée dans le marbre par une contractualisation avec l'état et l'ANRU il vous sera donc plus difficile d'y toucher.







Véronique Monge
Conseillère Municipale

CONSEIL MUNICIPAL DU 29 SEPTEMBRE 2015

Délibération 2 et 3 : 

Métropole du Grand Paris  
Position de la ville de colombes sur le territoire de la Boucle Nord, dit T5 
et demande de rattachement à un grand territoire de 15 villes.

explication de vote : Le scenario d'un territoire à 7 communes autour du port de Genevilliers distinct du territoire autour de la Défense est contraire à l'esprit d'une plus grande égalité et solidarité territoriale que doit porter la Métropole. 

S'il était retenu nous verrions apparaître un territoire de richesse inégalée autour de la Défense, un territoire avec une homogénéité sociale quasi totale, un entre soi provocateur dans la Métropole du grand Paris. 


Pour information, sur ce territoire le revenu annuel des ménages dépassent 36 000€ alors que dans le  territoire  à  7 communes dont fait aujourd'hui partie Colombes le revenu moyen est inférieur à 20 000€, (le revenu médian régional est de 22 243€). Dans ces conditions un projet de territoire  ne pourrait être porteur d'une réflexion et d'un travail sur les équilibres sociaux, économiques, territoriaux. Une alternative est possible. Je vote donc contre le territoire à 7 communes et pour le territoire à 15 même si celui ci est moins satisfaisant au plan de la proximité avec ses habitants.


Véronique Monge
Conseillère Municipale






dimanche 4 octobre 2015

Un forum des associations 2015 en trompe l’œil

Dans une ambiance d’apparence festive et conviviale le forum des associations qui s’est déroulé début septembre à l’Avant Seine a accueilli beaucoup des structures qui composent le paysage associatif  de notre ville et en font la richesse.  Pourtant la réalité de ces derniers mois est loin de ressembler à un long fleuve tranquille pour certaines d’entres elles qui voient leur activité mise en cause par Le Maire, Mme Goueta.

Et dans les allées du Forum les inquiétudes étaient bien présentes….

Faut il le rappeler plus de 450 associations œuvrent sur notre ville et proposent des activités diverses et ouvertes à tous. Ce sont des bénévoles qui mettent leur temps au service des autres, qui s’engagent au quotidien pour permettre aux enfants, jeunes et adultes de pratiquer une activité culturelle, sportive…, d’aller à la rencontre de l’autre, pour fédérer des liens sur un quartier ou sur la ville…

Parce qu’il est un espace qui favorise l’échange, la mixité, l’émancipation sociale des habitants, le tissu associatif est un formidable vecteur de l’expression et de l’initiative citoyenne.

Pour toutes ces raisons et dans la réalité sociale de notre époque, il est important, voire nécessaire, de conduire une action publique avec une vision partagée avec le tissu associatif, une vision qui affirme des valeurs et des objectifs pour demain.

Mais Mme Goueta ne reconnait pas l’engagement associatif comme un élément constitutif de la vie de notre cité.

Ca et là au gré d’opportunités elle  met en difficulté des associations. 
Toujours avec un alibi à opposer ; 

- l’agrocité sur le quartier de Fossés Jean c’est terminé pour cause de parking,
- les jardins partagés à Audra pour laisser la place à du logement,
- les activités du centre social du Petit Colombes et d’autres associations doivent quitter
  l’Espace des Quatre Chemin au Petit Colombes pour permettre l’accueil d’un institu
  de formation privé, 

D’autres encore, hébergées dans des locaux municipaux, doivent quitter les lieux….

Et à chaque fois des associations mises au pied du mur….la décision tombe avec un effet dans les jours ou les semaines qui suivent.
 
Il ne s’agit pas pour nous de remettre en cause le bien fondé de telle ou telle décision. Ou tout au moins pas dans cette tribune. Toutes les décisions peuvent sous un certain angle apparaitre comme justifiées.

Mais quelle méthode,

Aucune communication en amont, aucun dialogue, aucun échange préalable  pour voir comment accompagner les associations à leur relocalisation et permettre le maintien des activités dans de bonnes conditions. Aucune alternative n’est concrètement travaillée et proposée aux associations « expulsées ».
Au mieux un rattrapage in extremis a lieu comme cela a été le cas avec le centre social.
  
Comment peut-on manquer à ce point de respect pour l’engagement de ces structures, pour leurs adhérents ?

Comment peut on nier à ce point l’esprit d’initiative et d’engagement des colombiens, leur investissement dans les associations ?

Quelle conception a-t-on de la démocratie pour agir avec une telle autorité sans se poser la question de l’impact des décisions prises en catimini ? Sans se poser non plus d’ailleurs la question du débat avec les autres élus de  la majorité municipale, même les plus concernés. Mais doit-on s’en étonner ?

La vie associative porte en son sein l’enjeu de la citoyenneté et du  développement démocratique de nos sociétés, elle prône la place de l’habitant, acteur citoyen, dans nos quartiers et notre ville.


Faut-il comprendre que le maire de colombes n’accorde pas d’importance à cela. Que sa conception de la démocratie, de la vie de la cité est autre. Elle n’est dans tout les cas pas à la hauteur de ce qu’attendaient des centaines de partenaires associatifs conviés à une réception de clôture du Forum à laquelle elle n’est même pas venue.

Ceci dit c’est surement un acte en cohérence avec le mépris affiché pour le monde associatif.



J’avais fait le voeu dans ma dernière tribune d’une rentrée qui apporte plus de sérénité démocratique mais je crois que la démocratie, n’est décidément pas dans les priorités de Mme Goueta.





Véronique MONGE

Conseillère municipale

mercredi 8 juillet 2015

CONSEIL MUNICIPAL DU 2 JUILLET 2015


INTERVENTION VERONIQUE MONGE 
DELIBERATION 12 : 
ATTRIBUTION D’UNE SUBVENTION A ADOMA

Mme Le Maire,

Je ne reprendrais pas mes propos sur le quartier des Fossés Jean. 

Mais sur ce quartier du Petit Colombes vous procédez de façon similaire en densifiant la résidence sociale. Vous avez octroyez en avril dernier une constructibilité supplémentaire à ADOMA pour réaliser son opération de logements. Ce n’est pas un problème en soi puisque cela s’inscrit dans une opération de démolition reconstruction qui vise à réduire la capacité d’accueil sur ce seul site Mais cela atteste bien de votre volonté de nous attaquer systématiquement sans fondement. 

On peut noter également la position du Conseil Général qui se désengage totalement de ce projet alors qu’il devait en être co financeur. Financement : 0€ pour une collectivité qui a dans ses compétences le champ social, c’est regrettable.

Mais mon propos ce soir est autre.

Je souhaite vous interpeler sur la situation que vivent aujourd’hui un certain nombre de migrants accueillis au sein de ce foyer. 
En effet, lors de l’expulsion, à paris, mi juin, des réfugiés en provenance du Tchad, du Soudan, d’Erythrée, un accueil d’urgence a été organisé par la préfecture de Paris et a conduit à loger une 40aine de personnes, des hommes, dans ce foyer du Petit Colombes. 

C’est une situation transitoire pour ces personnes qui attendent de bénéficier du droit d’asile. En aucun cas cet accueil ne bloque le projet d’évolution de la résidence puisque celle-ci n’a vocation à être démolie que début 2018 au terme des relogements engagés.

Dans un moment de vie difficile, qu’aucun d’entre nous je pense ne peut imaginer, il est important qu’un signe de bienveillance soit donné. 

Nous ne pouvons pas ignorer ce qu’il se passe au-delà de nos frontières. 

Le témoignage d’un jeune réfugié dans le parisien hier est poignant et je vous invite à regarder ce film visible actuellement sur ARTE la pirogue, odyssée d’hommes poussés à l’exil et qui est aussi un témoignage très fort de ce que peuvent vivre ces migrants.

La solidarité s’organise sur le quartier avec les associations et les habitants.



Quelle mobilisation la ville envisage t’elle pour accompagner ce premier accueil difficile et qui implique un soutien au plan administratif notamment mais aussi humanitaire.

Je vous remercie,

Véronique MONGE

mardi 7 juillet 2015

CONSEIL MUNICIPAL DU 2 JUILLET 2015

DELIBERATION 7 : RENOVATION DES FOSSES JEAN
INTERVENTION VERONIQUE MONGE 

Mme Le Maire,

La rénovation du quartier des Fossés Jean entre dans une phase opérationnelle et c’est une bonne chose pour les habitants du quartier.

J’ai pour ma part deux préoccupations qui concernent la programmation en matière de logements.

    •     Le projet tel que nous l’avions conçu sous notre mandat prévoyait la construction d’un programme en accession de 46 logements au droit de la rue Stalingrad et Langevin à proximité de la future médiathèque.

Ce programme répondait à un double objectif de :

    •    Favoriser le parcours résidentiel des habitants des Fossés Jean qui souhaitent rester sur le quartier et,
    •    De répondre aux enjeux de mixité sociale avec des logements attractifs qui attirent de nouveaux habitants.

L’offre de logement en accession se faisait en partie à un cout maitrisé accessible aux locataires du parc social comme nous l’avions fait avec succès sur d’autres programmes neufs.
Le programme intégrait également une offre de logements généreux par leur superficie, leur organisation pour bénéficier d’un plus et attirer une population nouvelle qui trouverait là des appartements différents, spacieux et attractifs au regard de ce qui se pratique dans d’autres villes ou quartier où le foncier est plus cher. Un étage accueillait un espace commun, que les propriétaires pouvaient collectivement s’approprier dans un esprit coopératif.

Mais vous, madame le Maire, que prévoyez vous sur ce premier programme qui inaugure le démarrage du projet :

En premier lieu, vous qui n’avez eu de cesse de nous attaquer sur la densification de la ville vous avez comme premier acte sur ce quartier de modifier la programmation et de densifier le programme avec 45% de logements en plus,

Vous abandonnez les logements en accessions à couts maitrisés,
Vous réduisez les surfaces des appartements avec le risque qu’ils perdent leur attractivité et ne deviennent qu’un produit de défiscalisation.

Ce programme n’a plus rien à voir avec une opération de logements pour valoriser le quartier et répondre aux besoins des colombiens. 

Il est dans votre projet une simple opération financière.
Et il l’est d’autant plus que vous maintenez par contre la vente du foncier à un cout bas, 650€ du m². Ce qui laisse à penser que le promoteur ou l’architecte engrange une belle plus value. 

Tout cela est aberrant. L’intérêt général, celui des habitants, n’est  pas au cœur de vos préoccupations  alors que les enjeux de bien vivre sur ce quartier sont énormes.

    •    Ma seconde préoccupation, qui peut avoir un lien avec la précédente sur les aspects financiers, concerne l’architecte. 
En effet vous ne vous êtes pas contentée de revoir la programmation mais vous avez retiré la mission à l’architecte que nous avions retenu et vous avez placé l’unique architecte de vos projets, International Architectures. 

Je suis très interrogative sur ces pratiques sans concurrence, cette façon de mettre la ville entre les mains d’un seul homme.
Heureusement que nous sommes à Colombes et non à Levallois  car nous  pourrions faire des liens malveillants


Je vous remercie,
 Véronique MONGE

vendredi 3 juillet 2015

CONSEIL MUNICIPAL DU 2 JUILLET 2015



CONSEIL MUNICIPAL
 INTERVENTION VERONIQUE MONGE 

DELIBERATION 1 :  

APPROBATION  DU CONTRAT 
DE VILLE 2015-2020

Mme Le Maire,
Depuis le début des années 80 des moyens importants ont été mis dans la requalification des quartiers les plus fragiles et l’amélioration la vie de leurs habitants. La politique de la ville a permis des avancées significatives dans les quartiers mais toutes les difficultés ne sont pas pour autant résolues.
Les difficultés restent même très fortes dans certains quartiers qui sont comme une caisse de résonnance dans un contexte de crise notamment à l’égard des jeunes.
Il est donc indispensable qu’une attention toute particulière soit maintenue aux conditions de vie dans ces quartiers.
La ville ne peut pas se construire dans une ambition et une identité forte si des quartiers et des territoires restent exclus de son développement.
Alors oui, 
Il faut plus de moyens sur ces quartiers,
Il faut plus de moyens à Colombes sur les quartiers des Fossés Jean et du Petit Colombes,
Plus de service public,

Un accompagnement adapté aux besoins des habitants  pour mieux les aider face aux difficultés qu’ils rencontrent que ce soit en matière d’emploi, de formation, d’éducation, de santé….
La réforme de la politique de la ville entreprise par l’actuel gouvernement et qui se traduit par un recentrage des moyens là où les besoins sont les plus importants est une bonne chose. Les moyens sont désormais concentrés sur 1500 quartiers au lieu de 2500 auparavant avec un effet levier qui doit en être renforcé.
Cette réforme répond à un besoin de plus d’égalité et la politique de la ville en avait bien besoin. Pour que le travail puisse se poursuivre avec les effets attendus il faudra par contre aller au-delà de la sanctuarisation des moyens qui n’est prévue pour l’instant que jusqu’en 2017.

Colombes est directement concernée par cette réforme.
Ce sont, aujourd’hui encore, 18 000 habitants qui  vivent au sein d’un des secteurs des quartiers retenus comme prioritaires sur le Petit Colombes, les Fossés Jean et la cité des musiciens à Europe. C’est moins qu’auparavant, puisque les anciens dispositifs comptaient environ 40 000 colombiens. La sortie du quartier Europe du fait d’une situation qui s’est améliorée par le travail de requalification engagée montre  l’importance de l’action et de la volonté publique pour l’amélioration de la vie des habitants.

Ce contrat de ville est donc important pour notre ville et les quartiers restant prioritaires. Désormais le travail doit se mener simultanément et dans une cohérence plus forte entre les différentes politiques et les différents partenaires et acteurs locaux afin de favoriser la cohésion sociale, le renouvellement urbain et le développement économique des territoires.

Le contrat de ville que vous nous présentez ce soir est une première étape.
J’ai bien conscience que vous avez du l’élaborer dans un timing serré puisqu’il y avait une exigence de finalisation avant l’été et qu’il est surement perfectible. Le travail partenarial que vous engagerez à la rentrée avec les différents partenaires, les associations donneront corps à ces orientations par des actions précises et construites je l’espère au plus près des besoins identifiés.

C’est un document riche, intéressant et les diagnostics posés sur les différentes questions du développement économique, de la cohésion sociale, du cadre de vie traduisent bien la situation de notre ville, et les fragilités sur lesquelles il est nécessaire de travailler pour construire une ville unie, solidaire.
Pour certaines des orientations on y retrouve des axes importants des politiques que nous avions menées je pense par exemple à l’insertion par l’emploi, à une partie de la politique du logement, à la requalification des quartiers ou à des actions d’une autre nature comme  la lutte contre les violences faites aux femmes.
Mais d’autres orientations m’interpellent je ne vous le cache pas, car elles sont en contradiction fortes avec vos premières actions de mandat.  Et cela me fait craindre qu’elles ne figurent dans ce contrat que parce qu’elles constituent les piliers de la politique de la ville fixée par l’état.
Je ne vais prendre que deux exemples pour ne pas être trop longue mais la question qui est posée, que je vous pose pourrait se résumer ainsi :

Avez-vous une politique pour Colombes, une vision de l’avenir de notre ville  ou votre politique est elle juste une politique de gestion et de comm ?
En effet, comment pouvez-vous mettre la réussite éducative et scolaire comme une priorité ? Comment pouvez-vous donner cette priorité dans ce contrat de ville alors que dans le même temps, dans votre politique locale, celle que vous menez depuis un an, vous ne faites pas de l’éducation des enfants une priorité. 
La réforme des rythmes scolaires telles que vous l’avez mise en place à Colombes va à contrecourant de la réussite éducative :
    •    Pas d’allègement du temps d’apprentissage scolaire quotidien. Vous êtes restée sur des journées lourdes pour les enfants avec  6 heures d’enseignement,
    •    Le regroupement des activités périscolaires le vendredi marquant une rupture de 2.5 jours d’écoles pour les enfants avec les difficultés de remobilisation que l’on connait,
    •    Et ce regroupement sur une demi journée ne permet plus l’ouverture aux pratiques culturelles, sportives, éducatives gages de réussites puisqu’elles sont désertées par les familles ;
    •    Suppression de 30 postes d’animateurs.

Madame le maire  allez vous revoir vos choix et adapter le temps périscolaire pour qu’il soit un réel levier de lutte contre les inégalités d’apprentissage ?

Même remarque pour la santé.
 
Enfin la vérité en matière de santé est rétablie ce soir par le biais du contrat de ville. 
9.4% des habitants de colombes bénéficient de la CMU soit presque deux fois plus que pour le département des Hauts de Seine.
Un nombre de praticiens nettement inférieur à la moyenne départementale :
49.9 Médecins généraux pour 100 000 habitants alors que la  moyenne est à 75 pour le département
46.5 Médecins spécialistes pour 100 000 habitants alors que la moyenne sur le département est de 116.9.
Un déficit médical très fort et qui risque de s’aggraver si l’on considère l’âge des médecins dans notre ville : 1 sur 2 à plus de 55 ans.

L’accès à la santé est un sujet essentiel dans notre société.  
C’est un sujet de société. 
 Et vous en avez fait un sujet de gestion, une question purement financière en supprimant les consultations de spécialistes du centre municipal de santé.

Nous voyons à quel point ce soir la santé  est une préoccupation dans notre ville.
Nous vous avions alerté en décembre dernier sur la situation et les conséquences d’une telle décision. Vous étiez restée campée  sur une position totalement irrationnelle et incompréhensible.

 Mais ce soir Mme le Maire le contrat de ville que vous nous présentez doit-vous amener à revoir votre position et à engager un dialogue avec les différents financeurs pour que cet équipement présent sur le quartier prioritaire du Petit Colombes puisse être réinvesti par des médecins spécialistes et assurer convenablement la fonction qui lui est dévolue pour répondre aux besoins des habitants.

Un dernier point concernant les projets urbains et la question sensible du logement. Là aussi vous êtes en total décalage entre ce que vous écrivez comme orientation stratégique et ce que vous avez fait depuis un an de mandat. Mais aussi en contradiction avec les positions que vous avez eu dans l’opposition lorsque nous avons mené une politique active en matière de construction pour les colombiens.

Avec le programme local de l’habitat nous avons construit une politique de logement accessible à tous les colombiens avec du logement social, du logement en accession encadré et du logement en accession libre. Les parcours résidentiels pouvaient être accompagnés dans leur diversité.
Nous nous sommes engagés pour le rééquilibrage du logement social sur la ville et vous l’indiquez dans votre document nous avons fait baisser de 10% le logement social sur le Petit Colombes avec l’éco quartier de la Marine.

Parmi vos orientations figurent la construction de logements sociaux dans les zones en déficit. Mais vous avez toujours voté contre les petits programmes de logements sociaux que nous avons construits hors quartiers prioritaires. Et depuis le début de votre mandat vous vous exonérés totalement du Programme Local de l’Habitat en vigueur.

Une satisfaction par contre je retrouve dans le contrat de ville le Programme d’intérêt Général pour l’amélioration de l’habitat privé que nous avons impulsé, qui concerne toute la ville mais  doit permettre dans les quartiers prioritaires d’avoir un accompagnement spécifique des propriétaires pour que leur patrimoine intègre bien la dynamique de requalification à l’œuvre sur les quartiers.

Je vous remercie,



Véronique MONGE